Comment arrive-t-on aux Poupées ?Avec les
Ginger Ladies, j’ai appris « le métier », l’écriture polyphonique... mais j’’avais un peu fait le tour
des standards. J’avais commencé à écrire des chansons pour d’autres, ça me plaisait. Quand j’ai proposé
à Bebop et Titi
(NDR : première bassiste des Poupées) de monter un trio « gonflé » et elles ont dit : banco.
C’était quand ?Les Poupées tournent depuis cinq ans. Mais avant, il y a eu près de deux ans d’écriture, puis six mois de
répétitions intensives et de mise en place. C’est un projet sérieux, dans lequel on s’est beaucoup investies.
Pourquoi des compositions originales ?L’envie d’écrire, tout simplement. J’ai toujours écrit, des poèmes, des textes… pourquoi pas des chansons ?
J’y passe le temps qu’il faut, parfois six mois ou un an, souvent moins heureusement. Je suis une laborieuse !
Et puis ça m’amuse de trouver le bon mot, l’idée rigolote, une chouette mélodie… Le cahier des charges est
assez serré : des histoires de femmes, de l’impertinence, de l’humour, des chansons à chute, une métrique
et des rimes impeccables… faut dire que suis prof de lettres dans mon autre vie.
Comment l’ukulélé arrive-t-il dans le décor ?Avec quelques bases de piano classique, on peut passer sa vie à lire des partitions (j’ai laissé tomber le piano
depuis longtemps, il ne me sert plus que pour vérifier mon travail d’harmonisation, je n’étais pas très douée..).
Alors que lorsqu’on m’a offert un ukulélé et que j’ai su enchaîner quatre accords, j’ai écrit ma première chanson !
Avec les Poupées, nous voulions nous assumer totalement, nous accompagner nous-mêmes, d’où le choix
d’instruments « modestes » (ukulélé, concertina, percussions…) qui permettent de bouger sur scène.
Un brin de féminisme, peut-être aussi. Dans la musique, il y a surtout des hommes. Qui t’expliquent gentiment
comment il faut faire. Donc, on s’est prises en main, pour faire comme on voulait, et pour proposer un trio, plus
facile à placer qu'un quintet.
Le premier album est venu très vite.Moins d’un an après le lancement du groupe, en 2010. Nous avions un répertoire, on avait beaucoup répété, les
premières scènes nous montraient que ça marchait, il fallait y aller. On a tout de suite eu de bons retours. J’avais
envoyé à France Bleu un morceau qui, surprise, a gagné un prix de la composition originale. Quand le disque est
sorti, Philippe Meyer en a fait sa « tocade » sur France Inter, Hélène Hazera nous a invitées à France Culture. Pour
un disque auto-produit, sans maison de disques, ce n’est pas courant. Le premier pressage, à 1000 exemplaires,
s’est écoulé en six mois, uniquement par correspondance et avec les ventes aux concerts.
Les Copines de la femme de mon mari (vidéo-clip, 2010)