Je suis triste et en colère à la fois.
Depuis plus de dix ans, je me promène, avec mon chien, sur une petite route de campagne derrière chez moi. Au printemps c'est un régal, les talus sont couverts de fleurs des champs. Il y a là aussi une variété indigène d'orchidées, l'Orchis Mascula. Elle n'est pas très rare dans notre campagne, mais sur ce chemin il n'y a qu'un endroit où on la trouve. Alors en avril, je la regarde pousser. Certaines années, des passants les coupent quand elle sont fleuries, c'est dommage mais elles repoussent l'année d’après. Cette année je suis passé, j'ai vu les jeunes pousses. C'était dimanche soir, pas trop de lumière, alors je me suis dit que je repasserai le lendemain pour faire des photos avec la lumière du soleil. Donc le lundi, à trois heures de l'après-midi, je monte la petite route et arrive à l'endroit où, surprise, il n'y a plus que quelques petits trous. On avait déterré les orchidées. Ce qui veut dire que plus jamais elles ne pousseront ici. Bon ce ne sont que des petites fleurs sauvages, mais tout le monde pouvait en profiter. Maintenant seul le « voleur » en profitera, et encore, si sa transplantation réussit ce qui est peu probable.
Voilà, je suis triste, alors j'ai composé ce matin une petite valse en mineur, pour saluer les petites fleurs disparues.
Mon message est donc celui-ci : laissez-donc les fleurs sauvages dans la campagne, c'est là qu'elles se sentent bien, c'est là qu'elles servent à l'équilibre de la nature et au plaisir des promeneurs. Elle ne sont pas là pour que vous les confisquiez, et si vous voulez en garder un souvenir, faites donc une photo…
Ce sont ces plants que l'on voit sur la photo, prise il y a quelques années.