Cliff Edwards a gagné beacoup d'argent dans les années 10-20. C'était l'un
des artistes les mieux payés du circuit Vaudeville, ses revenus étaient comparables
aux plus grandes stars d'Hollywood.
Mais c'était un panier percé qui jetait l'argent à tout va, achetait tout et n'importe quoi,
n'avait aucune notion de gestion. Il a signé sans les lire des contrats dont il n'a pas
respecté les clauses (il jouait ou enregistrait comme bon lui semblait, sans tenir compte
des clauses d'exclusivité, par exemple). Il a perdu plusieurs procès où des compagnies
exigeaient d'importants dédommagements. Puis il y a eu plusieurs divorces. Sans parler
de l'alcool, de la dope, des filles, du jeu... Ne pouvant payer ses pensions, il s'est retrouvé
couvert de dettes et a été mis plusieurs fois en faillite. Lors d'un procès en divorce, son patrimoine
se résumait à... un ukulélé.
Bref, il était dans la plus totale loose. Il a tenté plusieurs fois de se faire sponsoriser par Martin,
mais ce n'était pas la politique maison. En revanche, Martin lui fournissait ses ukulélés, et
l'utilisait pour des campagnes commerciales.
Quand la compagnie a lancé ses modèles ténor, plus chers, mais qui ne connaissaient pas le
succès commercial des sopranos, on l'a donc fait jouer sur ténor et il a totalement abandonné
le soprano vers la fin des années 30.
Disney, qui l'aimait bien, a tenté de le remettre en selle, mais il était totalement ingérable.
Il vivait dans une pension pour artistes démunis quand il est mort, en 1971. Ce sont les
studios Disney qui payaient les frais. Ils ont également payé ses obsèques : à sa mort, son
patrimoine se résumait aux vêtements qu'il portait.