Salut les ukonautes.
En voulant ouvrir un thème similaire, je suis tombée sur ce fil qui correspondait en tous points. Je me suis tellement régalée en lisant vos histoire d'amour (ou de désamour) avec votre "premier" petit chéri à 4 cordes que je me suis dit qu'il fallait le réactiver ! Et comme il y a plein de petits nouveaux qui ont débarqué récemment, ça fera double emploi.
Bon, je me lance pour rouvrir la voie !
1. "La rencontre": pourquoi tu as choisi de t'acheter, ce fameux jour, un ukulélé.ça faisait longtemps que je rêvais de me lancer et d'apprendre à jouer d'un instrument à cordes. Mais la guitare m'intimidait, et on ne parle même pas du violon et de ses cousins (le sublimissime violoncelle...) ! Je me disais que c'était pour les pros et les bourges, ceux qui sont nés et ont baigné là dedans depuis tout gosse, et que ce n'était pas à plus de 50 ans que j'allais me lancer
out of the blue sans aucun background musical. Mais chaque fois que mes yeux tombaient sur une guitare ou un violon (ou un violoncelle...), je sentais comme une douleur de manque au fond de moi. Et puis un jour, grâce à la magie d'internet, mes yeux sont tombés sur des vidéos d'ukulélé. Et là, le choc ! Le machin était tout pitchou, avec ses seules 4 cordes (une par doigt, dis donc !), et les gens qui en jouaient avaient l'air de s'éclater déjà en grattouillant 3 accords tout simples !

C'est ainsi que j'ai foncé dans le magasin de musique le plus proche de chez moi (fallait quand même prendre le train, hein) pour voir si par hasard ils n'avaient pas un petit uke qui m'attendait. Et là bam, le coup de foudre instantané pour un petit soprano en manguier au look très "ethnique", qui me faisait déjà de l'oeil tout au fond de la boutique.

Je ne vous dis pas combien mon coeur battait tellement il était plus beau que tout ce que j'avais imaginé pouvoir trouver dans ma région très (très !) "provinciale", lol. Il avait une finition mate qui donnait l'impression qu'il n'était pas verni, et il était d'une couleur "bois clair" beige, avec un joli grain, des bordures en padouk rouge foncé et une rosace en soleil, de style un peu mexicain. J'étais en train de l'admirer en le retournant dans tous les sens quand le vendeur est arrivé et m'a conseillé pour débuter de prendre la version concert, juste à côté. Sauf que bon... je sais que c'est con, mais quand on aime Pierre, on n'aime pas Jacques ! Le uke concert de la même série n'était pas aussi mignon : la table était un peu terne et sombre, et le dos moins joli aussi, quoique d'un beau jaune d'or.
J'ai pris le concert. On m'avait dit de suivre les conseils des pros. Em6 doit bien se marrer, arf.
2. "La magie des premiers jours": pourquoi cet ukulélé là te faisait de l’œil, qu'est ce qui t'a plu chez lui.Je ne vais pas mentir : j'ai aimé mon concert (et je l'aime toujours). Mon premier ukulélé, quand même ! J'ai gratté mes premiers accords avec lui, et il continue de m'accompagner presque chaque jour parce qu'il est juste bien en tout : joli son (table massive), bonne intonation, action basse, et agréable à jouer (bonne taille : eh oui, le vendeur n'avait pas totalement tort). Sauf que bon : je joue en gaucher. Donc j'ai commencé avec une grosse prise de tête pour l'inversion des cordes (et le sillet compensé, bref). Jusqu'au jour où j'ai décidé de retourner voir le vendeur pour qu'il contrôle ce que j'avais bricolé. Et pour trouver un moyen de le passer en low-G (je venais de découvrir ça sur les forums). Et aussi - et SURTOUT - parce qu'il me fallait une excuse pour revenir acheter le petit !!

J'ai donc eu deux premières 1ers ukulélés : un soprano et un concert en manguier (table massive / fond et éclisses plaquées), de marque Korala. Je les ai baptisés Petit Cacahouète et Grand Cacahouète, à cause de leur couleur et de leur forme. Je vous mets même une photo, pour que vous puissiez les admirer.
3. "La passion", ses +, tout ce que tu appréciais chez luiBen comme déjà dit, malgré une marque assez peu connue et sans réputation éclatante, ils étaient bien foutus et très agréables à jouer et à regarder. J'ai tellement appris avec eux ! Ils m'ont ouverte à deux mondes qui me fascinaient : celui de la musique et celui de la lutherie.
4. "Les remous": ses -, pourquoi finalement, tu te sentais moins en phase avec lui parfois.Les remous ont principalement été dus à mes soucis d'accordage, à cause de la mise en gaucher (
s.v.p. passez-moi les remarques à deux balles genre "t'as qu'avals apprendre tout de suite en droitier, et patati et patata") et à la recherche d'une corde low-G avec un vendeur totalement ignorant et incapable, qui m'a bricolé n'importe quoi parce qu'il n'avait pas la moindre idée de ce que je lui demandais (et n'a pas même cherché !!

). Mais grâce à cela, j'ai dû apprendre à trouver mes solutions moi-même, ce qui m'a été salvateur plus tard quand j'ai dû régler mon Kamaka toute seule comme une grande. Merci mes Cacahouètes !...
5. "Amour toujours": est-ce-que tu l'as encore? Pourquoi?Je les ai tous les deux ! J'avoue avoir tenté plusieurs fois de me défaire du grand pour un concert haut de gamme

. Mais au final, quand j'ai eu mon Romero, je n'ai pas eu le coeur de vendre ou de donner Grand Cacahouète : j'avais découvert que je pouvais accorder mes ukulélés de plein de façons différentes, et du coup il a été mon instrument de test, hi hi. Je me souviens qu'il était FA-BU-LEUX dans un accordage de niche (DGGD, si je me souviens bien) que je voudrais ré-explorer. Au final, je me suis beaucoup plus souvent servie du grand que du petit, et c'est toujours le cas. Mais ce petit... j
e l'aime d'amour !!

Un jour, j'en ai eu marre qu'ils aient le même son (à part le high-g et le low-G, ils ont l'exact même timbre de voix), et je les ai débarrassés de leurs Aquila pour poser des black nylon high-g sur Gd-Cacahouète, et des Red Series (high-g aussi) sur Petit Cacahouète. Ils ont été transfigurés !! Le grand est devenu délicieusement jazzy, bluesy, smoky, et le petit a doublé de puissance en projection et s'est transformé en carillon tintant, au son presque métallique (que je n'apprécie pas vraiment, mais c'est tellement extraordinaire que je l'ai laissé comme ça. En plus, les Red ont la même couleur que la bordure en padouk

). Je n'ai plus la moindre intention de m'en défaire un jour ! J'ai des instruments de bien meilleure facture dont je me déferais avant eux.
Woali woalou, mes amis !

À vous, maintenant.