Le forum francophone de l'ukulélé
Ukulélogie générale => Discussions autour de l'ukulélé => Discussion démarrée par: Woody Ukepicker le 30 avril 2020 à 10:46:35
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On nous rabat les oreilles quotidiennement avec les problèmes des libraires et l'on ne parle jamais dans les médias de l'agonie inexorable des magasins de musique en France, du fiasco de l'enseignement musical et de la disparition silencieuse de nombreux ensembles et harmonies locales.
J'ai envie de confier mon raz le bol de cette situation ubuesque. Alors qu'en Allemagne plusieurs réseaux de distribution proposent des magasins immenses d'instruments de musique face auxquels les feux Milonga, Musikia, Guitar shop etc... faisaient pâle figure, en France à ma connaissance, il ne reste que Woodbrass mais pour combien de temps ??
Trouve-t-on normal que l'on soit obligé de commander nos petits instruments sur internet en Angleterre ou en Allemagne pour sortir de l'offre stéréotypée de type LAG ?
Que l'on ne me parles pas des nombreux luthiers français dont le savoir faire n'est pas en cause mais dont le mode distribution ne correspond qu'à une minorité.
Je ne veux pas faire le vieux con mais il y a une 50 d'année en France 100% des élèves jouaient de la flûte ou du pipeau au collège. On avait tous ça à la maison. C'était un ferment qui donnait à certains l'envie d'aller au delà. Depuis quelques décennies: Nada
Il y avait des harmonies municipales à foison où la musique donnait lieu à un brassage social. Il y a 30 ans dans le village d'à coté il y avait même un orchestre symphonique d'une centaine de musiciens ! Aujourd'hui ? Disparu.
Je suis convaincu que la pratique musicale en France est une solution efficace aux problèmes de délinquance
dans certains endroits. Tu files une guitare électrique à un gamin, une batterie à un autre et basse à un troisième et tu as constitué une groupe qui va pouvoir accompagner 2 ou 3 chanteurs. Pour 1000 balles tu donnes à 5 ou 6 gamins l'occasion de vivre une passion qui peut être la colonne vertébrale de leur vie. Le coût du traitement de la délinquance est bien supérieur.
En France on a l'habitude de se gargariser avec mode 'modèle' exceptionnel dans le domaine de la culture, de la santé, du social. Nous voyons bien que nos cocoricos sont assez déconnectés de la réalité.
Ceci n'est pas de la politique, c'est juste un coup de gueule libérateur.
Si je me trompe, faîtes moi le grand plaisir de me convaincre.
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la disparition silencieuse de nombreux ensembles et harmonies locales.
c'est pour le bien de la musique en général, soit fort...
et basse à un troisième
(https://i.redd.it/zskk5jspqjh21.jpg)
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la disparition des grandes enseignes de musique française vient de la non gestion de l'internet, elles sont passées à coté ! c'est comme ça ! je suis lyonnais et je connais bien les SMI, Guillard Bizel, Cavagnolo, Paul Beuscher et la liste est longue...
il reste Starmusic et effectivement WoodBrass
n'oublie pas que Thomann est une boite familiale qui existe depuis les années 50, elle a su prendre le virage parce qu'un mec , un Thomann, à été meilleur visionnaire que les autres , ça ne tient pas au fait d'être allemand ou français.
concernant l'enseignement je n'y connais pas grand chose mais 100% des français sont passés par la case école et il reste encore beaucoup de mal-comprenants... donc je ne pense pas qu'une heure de pipeau (c'était mon régime au collège) soit de nature à révéler des talents
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Moi je me suis mis à la musique grâce au pipeau. Le pipeau en plastique noir, était obligatoire. Après Noel, on a vu arriver 4 ou 5 élèves avec un vraie flûte à bec en bois.
Je faisais partie de ceux là. Je pense que mon goût pour la musique à commencé là.
Pour Thomann, je connais bien l'histoire de cette entreprise. Ils ont un magasin gigantesque dans un village de quelques dizaines, centaines(?) d'habitants que j'ai eu la chance de visiter. Un vrai bonheur, on aurait pu y passer des journées entières. A l'époque, il y avait des dizaines peut-être une centaine (?) en exposition. Quelques dizaines (des marques hawaiennes chères) étaient enfermés sous vitrine. J'étais novice à l'époque et j'avais essayé une trentaine d'ukuleles. J'avais constaté que les seuls dont le son me plaisait coûtaient plus de 300-350 €. J'ai été surpris de constater que les modèles présents dans le magasin n'étaient pas forcément sur leur catalogue internet.
En allemagne il y a aussi Musik Produktiv à Ibbenbüren. Encore un endroit un peu paumé mais pas loin d'une autoroute. Dans le même style que Thomann. Beaucoup de guitares (100-200 ?) que tu peux essayer dans une salle insonorisée. Tu peux y rester des heures à faire des essais sans que personne ne viennent te demander quoi que ce soit.
Tu peux essayer des dizaines de guitares, d'amplis, de batteries etc...
Pas trop de choix d'ukuleles. Mais j'y ai essayé toute la gamme Lanikaï de l'époque du moins cher au plus cher (450€) et j'ai pu me faire une opinion sur cette marque.
La raison de cette offre plus importante qu'en France est que les Allemands sont beaucoup plus nombreux que les Français à jouer d'un instrument de musique. J'ai lu il y a quelques années que 27% d'allemands pratiquaient régulièrement un instrument contre 7% en France. La demande est beaucoup plus importante. Il semble aussi évident qu'en Angleterre il doit y avoir beaucoup plus de joueurs d'Ukuleles qu'en France, vu le nombre de magasins qui ont un choix très riche.
Tu as raison, il y a peu de commerçants qui ont su prendre le virage du commerce en ligne. Il y a à Bordeaux le Librairie Mollat qui est l'une des plus importantes d'Europe. Si certains vendeurs sont d'un conseil précieux. Pour d'autres, leur prétention et leur paresse ont envoyé illico les clients dans les bras d'Amazon qui en était ravi. Le conseil et la qualité du service sont sensés faire la différence. J'ai acheté une guitare neuve dans un magasin. En arrivant à la maison, j'ai constaté que le chevalet commençait à se décoller. J'ai dû parlementer plusieurs jours et attendre un mois avant d'être remboursé. Un jour ils disparaîtront et ils en voudront à Thomann et autres Amazon dont le service client dépasse presque les attentes.
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Je ne veux pas faire le vieux con mais il y a une 50 d'année en France 100% des élèves jouaient de la flûte ou du pipeau au collège. On avait tous ça à la maison. C'était un ferment qui donnait à certains l'envie d'aller au delà. Depuis quelques décennies: Nada
ça aussi broyé bon nombre de tympans :dodo:
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Le problème vient rarement de l'instrument
Même un piano électrique, par définition toujours juste peut être inécoutable quand c'est mal joué
Pipeau ou autre, toujours est-il que la culture musicale est une culture, et comme le reste, elle doit être éduquée. Je dis bien éduquée, pas enseignée.
Et pour la musique comme pour absolument toutes les matières à l'école, si l'éveil ne se fait pas, si l'appétit n'est pas aiguisé, alors la pratique ultérieure est un défi
Ce qui ne signifie pas que tout petit humain éduqué deviendra un virtuose, évidemment
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Ce qui ne signifie pas que tout petit humain éduqué deviendra un virtuose,
surtout qu'il y a quand même un certains nombres de possibilités entre ''rien du tout'' et ''virtuose'' :bouffon:
Je pense qu'on met un bien grand poids sur mes pauvres confrères de musique... leur rôle est de faire découvrir le contexte, un poil d'histoire, les familles d'instruments, etc.
Il y a une raison à l'abandon de la flute (quel sketch ce truc) une collègue m'avait expliqué mais je ne m'en rappelle plus (ça devait être ''très intéressant'').
Mais bon si l'objectif était de créer des musiciens, les profs de philo feraient des philosophes non ?
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Oui c'était un peu le bazar lorsque 40 élèves (oui nous étions 40 !) jouaient faux tous ensemble. Lors des 'interrogations individuelles' nous devions jouer seuls, le morceau à travailler. Certains étaient assez bons, surtout ceux qui avaient de vraies flutes.
J'ai d'excellents souvenirs des cours de musique. Je me souviens encore de certains morceaux que nous devions jouer. Je pourrais encore fredonner et probablement jouer à la flute à bec, un air de ballet extrait du bourgeois gentilhomme que nous avions appris.
Oui cette politique était positive pour semer le ferment de l'amour de la musique, solfège y compris.
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@Woody Ukepicker
Je trouve ton analyse très pertinente. L'exemple qui m'est venu à l'esprit en te lisant est celui de l'Islande, qui pour moi est un cas d'école. Un pays qui a choisit de promouvoir la culture et le sport pour combattre la délinquance chez les jeunes. Quelques années plus tard, l'Islande malgré son handicap démographique se qualifie à une coupe du monde de foot-ball.
La musique, les arts plastiques et la littérature ont aussi contribué considérablement dans ce combat contre la délinquance.
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Certains étaient assez bons, surtout ceux qui avaient de vraies flutes.
Je pense qu'il y a là un raccourcis hasardeux, je prendrais plus volontier cette direction d'analyse:
https://www.123test.com/fr/intelligences-multiples/
(j'ai des sources plus académiques, maislà je suis sur le pc-dessins-animés des oursons)
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surtout qu'il y a quand même un certains nombres de possibilités entre ''rien du tout'' et ''virtuose'' :bouffon:
Je pense qu'on met un bien grand poids sur mes pauvres confrères de musique... leur rôle est de faire découvrir le contexte, un poil d'histoire, les familles d'instruments, etc.
Il y a une raison à l'abandon de la flute (quel sketch ce truc) une collègue m'avait expliqué mais je ne m'en rappelle plus (ça devait être ''très intéressant'').
Mais bon si l'objectif était de créer des musiciens, les profs de philo feraient des philosophes non ?
Découvrir le contexte et ce qui suit est ce que j'appelle éduquer, la découverte, l'ouverture, c'est à ça que ça sert, à donner du sens pour permettre des choix éclairés ;)
Flûte ou pas flûte, c'est pas l'instrument qui compte (ni sa taille, ça va de soi) y a pas besoin de batterie pour faire de la percussion, y a moyen de tester des sons autrement qu'avec de vrais instruments et parfois plusieurs bouteilles remplies à différents niveaux dans lesquelles on souffle produira une musique plus agréable que les bruits de flûte qui peuvent sortir
La flûte est un instrument exigent, c'est la gestion du souffle qui en fait une jolie mélodie (Bonne nuit les petits...) ou un vacarme insupportable, sauf qu'assez peu d'enseignants passent du temps là dessus.
Bref, je veux pas faire le procès de l'école non plus (quoi que...)
Enfin, je suis bien d'accord qu'entre "rien du tout" et "virtuose" y a bon nombre de possibilités, on le voit bien ici et c'est justement ce qu'il y a de réjouissant! :green:
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sauf qu'assez peu d'enseignants passent du temps là dessus
en vrai assez peu d'enseignants Education Nationale sont compétents là dessus.
Il ne faut pas confondre le collège avec le conservatoire, dont c'est le coeur de métier.
Après, selon moi (donc pas vérité absolue, retenez Val l'empaleur par le col), c'est aux parents de le faire pour ceux qui en ont l'idée ou à soi même plus tard si on est pas tombé au bon moment au bon endroit.
Si on excepte l’écrasante minorité de ceux qui vont en vivre, la musique est avant tout un immense, incommensurable bien qu'intangible cadeau qu'on se fait à soi. Il peut y avoir des facteurs extérieurs déclencheurs ou favorisants, mais ça reste une envie, un besoin personnel, comme toutes les autres formes d'expressions.
Les gosses qu'on a fait chier avec le piano ou le violon pendant des années sautent sur la première occasion de s'en débarrasser une fois en âge de choisir, et à l'inverse d'autres vont consacrer du temps, de l'énergie dessus, par choix ou inclinaison personnelle.
Rien ni personne ne peut obliger ou empêcher quelqu'un de jouer de la musique, de dessiner, de danser, d'écrire, etc...
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Je suis tout à fait entièrement d'accord avec toi...
Cependant, si jamais on a l'occasion d'entendre de la musique, alors on a moins de chance de s'y intéresser
Tu peux répliquer que la musique est partout... Mouais... Sans faire de jugement de valeur, est-ce que Jul c'est de la musique? (si, c'est un jugement de valeur)
Après je te suis complètement sur les traumas qui dégoûtent
Pour ma part c'est le conservatoire qui m'a dégoutée et l'école qui m'avais plutôt donné envie... Comme quoi
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Je suis tout à fait entièrement d'accord avec toi...
Mais!! Mais j'espère bien!!! :green:
Sans faire de jugement de valeur, est-ce que Jul c'est de la musique?
Ben sans faire de jugement de valeur, la réponse est (malheureusement mais que pour nous) oui... On accusait Ray Charles de dévoyer le gospel en son temps, un exemple en valant un autre...
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C'est comme dire que Hanouna c'est de l'humour quoi
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... tu vas finir par attirer Luko avec ce genre de réflexions...
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j'ai lu quelque part que des ethnologues ont repéré des peuplades anciennes sans réelle religion mais aucune sans musique ;-)
je ne pense pas que plus ça va moins ça va ! je reste très optimiste ;-)
mais je me méfie de Luke0 ;-)
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... tu vas finir par attirer Luko avec ce genre de réflexions...
Alors j'arrête
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je ne pense pas que plus ça va moins ça va ! je reste très optimiste ;-)
\o/
moi j'essaie aussi du plus profond de mon petit coeur raboubris, ne serait-ce que pour rester en phase avec mes ouailles... mais je dois avouer que mon ouverture de chakras s’arrête au R'nB biatches-cailleras avec du vocoder dedans...
(http://www.freepngclipart.com/download/tattoo/51304-tattoo-sleeve-knight-seppuku-samurai-japan.png)
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"Pratique musicale, Enseignement, Distribution.."
il a dit le monsieur, c'est autrement plus vaste
et si on en vient à considérer que c'était mieux avant (plus ça va moins ça va)
on peut au moins admettre que..
c'est bien maintenant ! :)
et même si ce ne l'est pas vraiment ici c'est sûrement le cas ailleurs
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Bonjour à tous,
J'ai un peu du mal à suivre ce fil, j'ai l'impression qu'on y parle de plusieurs choses différentes : la vente et les magasins, l'enseignement de la musique dans le cadre de l'éducation nationale et un peu dans les conservatoires, la place de la Culture en France...
Je ne suis pas sur que toutes ces entrées soient forcement reliées entre elle, en tous les cas pour l'aspect vente que je séparerais volontiers des 2 autres qui elles sont totalement reliées.
En ce qui concerne les boutiques et les magasins, personnellement, je déplore par exemple que les librairies musicales n'aient pas pris le virage du numérique. Moi je suis passé à la tablette, pour des raisons de transport. Avant pour aller au boulot je prenais un gros sac à dos, une valise et un autre petit sac pour transporter toutes les partitions dont j'avais besoin dans ma journée de cours au conservatoire. Evidemment, j'en avais ras le bol... je suis donc passer à l'iPad et vraiment ça me change la vie. Maintenant, donc pour acheter mes partitions, ben je ne passe plus par les librairies musicales qui ne proposent pas la vente dématérialisée des partitions comme certains éditeurs se mettent à le faire, et en plus la musique que je pratique est souvent trouvable gratuitement en ligne car dans le domaine publique... Donc entre acheter une sonate de Beethoven en boutique à 20 euros la partition ou la trouver gratuitement sur imslp pour la mettre dans ma tablette le choix est vite vu...
En tous les cas, le domaine culturel n'est en rien responsable des choix marketing ou de l'offre proposée par les magasins qui sont des commerces comme les autres.
D'autre part, en ce qui concerne l'enseignement de la musique j'ai un peu du mal à comprendre ce que tu évoques Woody. Alors c'est clair que je suis partie prenante dans le débat, mais personnellement je trouve qu'il n'y a jamais eu autant de moyen actuellement que de s'initier à la musique et souvent gracieusement ou alors pour une somme assez modique. En ce qui concerne le panorama de l'enseignement musicale en France il faut distinguer 2 choses :
- L'education artistique et culturelle (on dit l'EAC dans le jargon...) qui est assurée par l'éducation nationale et qui concerne quasiment toute la scolarité, en tous les cas de la maternelle à la fin du collège mais parfois aussi au lycée. Il y a certes le cours de musique d'une heure par semaine au collège, mais pas uniquement. Pour les niveaux maternelles et primaires, il y a des conventions entre les écoles et les conservatoires qui existent et des enseignants des conservatoire interviennent régulièrement ou ponctuellement dans les écoles pour proposer de l'initiation ou parfois même des projets de grandes envergures ! Je connais beaucoup de musiciens intervenants, ce sont des collègues et amis, et ils sont particulièrement dévoués et créatifs pour permettre aux élèves de toucher et découvrir la musique. Au collège, en plus de la discipline musique, il est très fréquent de voir des cursus musique proposés dans les établissement en collaboration avec les conservatoires. Des dispositifs tel que les classes CHAM (classe à horaires aménagés musique) ou d'orchestre à l'école sont régulièrement proposés aux élèves qui peuvent bénéficier pendant 4 ans d'une pratique musicale individuelle et orchestrale gratuite, de qualité, dispensé par des artistes/enseignants diplômés. Je trouve que c'est quand même pas mal en matière de démocratisation culturelle pour ma part ...
- D'autre part il y a les conservatoires, qui eux sont en charge de l'enseignement artistique spécialisé. S'inscrire au conservatoire se fait sur la base du volontariat et l'élève s'engage à avoir une pratique musicale régulière en respectant les propositions pédagogiques de l'établissement (chaque conservatoire est libre de proposer ses propres cursus et dispositifs...certains sont restés dans une vision très traditionnelle de l'enseignement musicale héritée de la création du Conservatoire de Paris à la fin du XIXe qui avait pour vocation de former des musiciens excellent lecteur pour pouvoir jouer dans les orchestres, d'autres sont aujourd'hui très axés sur des méthodes nouvelles, favorisant la transversalité, l'épanouissement personnel, voir même le lien social.) Ce qu'il faut savoir sur les conservatoires c'est que sont des établissements publiques, dépendant des collectivités territoriales (mairie, EPCI, métropole, communauté d'aglo ou urbaine...etc) . Moi je suis professeur de piano au conservatoire, je suis donc un fonctionnaire, un agent de la mairie en terme de statut.
La qualité de l'offre culturel en terme d'enseignement artistique dépend donc de choix politique, et donc a priori c'est nous citoyens qui les choisissons en tant qu'électeur... Tous les conservatoires que je connais par exemple disposent d'une harmonie, accessible aux élèves du conservatoire évidemment, mais aussi aux amateurs qui souhaitent venir y jouer sans être élève au conservatoire. On pourrait dire la même chose des chorales (peut être pas pour les orchestres symphoniques c'est vrai).
Pour s'inscrire dans un conservatoire il faut effectivement s'acquitter d'un droit d'inscription, qui est fixé par la collectivité territoriale (grande variété des tarifs sur le territoire donc) mais en général c'est le quotient familiale qui permet de fixer des tranches de tarifs. Dans mon établissement, j'ai des élèves qui bénéficient d'un cours de piano par semaine, d'une pratique collective par semaine, d'un cours de formation musicale par semaine, pour moins de 50€ par an... Pas mal quand même non ? Alors évidemment à ce prix la, auquel ils ont le droit, on attend d'eux qu'ils aient également des devoirs... Etant donné que c'est l'argent publique qui finance la formation de ces élèves, si ils ne jouent pas le jeu et ne font pas leur devoir, alors oui ils n'auront plus accès à l'établissement...
Je ne veux pas dire par mon message que la France est la championne du monde en terme d'offre culturelle. Il y a des couacs évidemment (vous savez tous que la fonction publique, surtout en ce qui concerne la culture n'est pas en odeur de sainteté en ce moment !), les moyens et dotations ne font que baisser depuis plusieurs années... Je propose donc que chacun réfléchisse bien et aille voter en prenant en compte cela, car effectivement l'avenir n'est pas rose, surtout en ce moment avec la crise sanitaire que nous traversons et dans le milieu nous savons tous deja que c'est le secteur culturel qui est toujours sacrifié en premier pour faire des économies qui va en pâtir. Mais les acteurs de ce secteur sont toujours la, ils travaillent d'arrache pieds, sont totalement dévoués à leur profession et à leur mission choisi le plus souvent par passion, et ils ont aussi besoin de reconnaissance et de soutien.
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C'est beau, ricoO, quand t'écris...
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c'est beau !
mais c'est long.. :-\
un post digne d'un discours de 1er Mai :top:
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Ouais, ouais je suis tout d'accord...
Et justement, c'est bien aussi le coeur du noeud, c'est que chaque conservatoire, chaque cours de musique, où qu'il soit, est conditionné par celui qui l'anime
Y a autant de moments extraordinaires que de moments de torture
Que ce soient des choix politiques, de direction ou du prof lui-même
Dans une même discipline, le meilleur côtoie le pire
Et c'est un peu pareil partout
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@ Ricco
C'est le succès de l'éducation musicale de masse qui crée les musiciens.
Ce sont les musiciens qui créent la demande d'instruments de musique.
C'est une demande suffisante en instruments qui permet aux magasins de prospérer.
Le lien me semble évident:
Une éducation musicale insuffisante --> Nombre de pratiquants faible --> Magasins qui périclitent.
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Je partage plusieurs de vos points de vue ...
Pour ma part, j'ai fais de l'accordéon, mes parents m'ont toujours dit que je leur avait demandé parce que j'étais "tombée" toute petite sur celui de mon père (dont je n'ai aucun souvenir). J'ai pris des cours particuliers de 10 à 15 ans. J'ai arrêté avec l'adolescence, forcément ce n'était pas très fun ... Mais j'aimerai reprendre.
Mes trois enfants son passés par le conservatoire : d'abord avec l'éveil musical et danse. L'ainé qui avait fait des pieds et des mains pour le violon est malheureusement tombé sur une prof tellement exigeante qu'elle l'en a dégouté au bout de 5 ans. Le cadet a voulu faire du piano (il y en a un chez sa grand mère ...), il a arrêté à cause des cours de solfège bien trop académiques ... Il c'est acheté un clavier il y a deux ans et joue avec plaisir. Ma fille a choisi la danse ...
L'éducation nationale dispense un enseignement qui permet une ouverture d'esprit sur la musique, plus ou moins intéressante selon le professeur (mais c'est vrai quelque soit le cours ...). Je me souviens de la réflexion de l'ainé à sa sœur quand elle est rentrée au collège : au moins tu vas échapper à la flûte ...
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Vos témoignage reflète bien la réalité je trouve ,
Cette flûte me servais de sarbacane et en bon élève que j’etais Je finissais souvent dans le couloir /cagibi dans le noir ::) ,20 ans plus tard Je vivais de la musique.....
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personnellement je trouve qu'il n'y a jamais eu autant de moyen actuellement que de s'initier à la musique et souvent gracieusement ou alors pour une somme assez modique.
Pas vraiment. Aujourd'hui, ça fait partie des injonctions de la culture bourgeoise que d'inscrire ses enfants à un cours de musique, comme l'équitation...
Autrefois, Woody en a parlé, chaque petit village possédait une harmonie ou une fanfare.
Parfois plusieurs. Et tous les milieux sociaux étaient représentés.
Mais ceci provenait du fait que c'était le seul moyen d'entendre de la musque, le disque ou la radio n'existaient pas ou peu. Chaque évènement local voyait des formations disparates se constituer pour les animer. Les jeunes formaient un orchestre pour la fête, les vieux s'axaient sur les cérémonies, mais tous jouaient dans l'harmonie, de père en fils, en fille, en petit-fils...
Donc le ratio population/musiciens était beaucoup plus élevé qu'aujourd'hui.
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Des moyens de s'initier à la musique comme le dit Éric, il y en a plein, et beaucoup ici en bénéficient, ne passent pas par la filière classique (bourgeoise comme dit Luke) du conservatoire, mais piochent dans les tutos de YT ou suivent des cours en ligne par Skype. Les magasins périclitent, mais pas la vente en ligne des Woodbrass et Thomann... C'est comme pour les partoches sur internet dont parlait aussi Éric. le monde change. Mais la pratique musicale me semble bien répandue, moins académique certes (mais qui regrette la fanfare munie de ses poils ? à part Luke).
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Le problème de l'apprentissage musical autodidacte via internet YouTube et autres c'est qu'il n'y a pas de stratégie pédagogique et que c'est très anarchique et par conséquent source de mauvais apprentissage et de démotivation.
L'avantage des écoles et conservatoire c'est la progression et le feedback quand il y a un bon prof.
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mais qui regrette la fanfare munie de ses poils ? à part Luke
Ce que je signifiais, c'est que la pratique musicale était d'abord familiale, populaire, naturelle, temporelle, géographique. Personne ne se posait la question. On joue, point.
Les petites gens faisaient de la musique, y compris avec des instruments réputés élitistes (le violon par exemple, le piano étant plus coûteux).
Quand sont arrivés les moyens de diffusion de masse, 78 tours, radio, la pratique a baissé puisque la musique était accessible avec moins d'efforts.
piochent dans les tutos de YT ou suivent des cours en ligne par Skype.
Parce que tu crois vraiment qu'on apprend la musique avec YT ou Skype ?
la filière classique (bourgeoise comme dit Luke) du conservatoire,
Je ne dis pas que c'est une mauvaise filière, au contraire, mais s'il y a plus d'inscrits dans les conservatoires ou les écoles de musique, c'est en corrélation avec le niveau d'instruction (prétendue) de la population. La massification de l'éducation a entrainé un aspirateur social qui calque les aspirations des gens sur des codes ou des représentations mentales conformes à une éducation bourgeoise. En tout cas, tentant d'y accéder.
La preuve :
Mes trois enfants son passés par le conservatoire
[...] Ma fille a choisi la danse ...
Ce n'est pas une critique, hein Gedge, c'est très respectable.
J'ai souvent l'impression de me retrouver dans le salon de Madame Verdurin avec ce genre de discussion.
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Les petites gens faisaient de la musique, y compris avec des instruments réputés élitistes (le violon par exemple, le piano étant plus coûteux).
Oui, c'est vrai que le piano dans la fanfare municipale, pour les défilés ce n'est pas pratique. (le violoncelle non plus d’ailleurs !)
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roh, ça me fais un genre de fusseoir, mais je suis tout d'accord avec Luko, presque je voterais pour lui, si il avait mieux dissimulé ses bottes en cuirs et sa croix de guerre sous la blouse!
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Ah mais c'est intéressant ce post. J'ai eu plaisir à le lire. Merci à tous les intervenants.
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tout d'accord avec Luko
Quand Luke radote comme ça c'est que les vacances ont assez duré, sa bouteille est vide, il est temps de retourner à l'école. :P
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J’habite en ville. J’ai inscris mes enfants à la musique à leur demande. Quand l’aîné nous a parlé violon, on a même essayé de l’en dissuader (on craignait pour nos oreilles) ! J’ai choisi le conservatoire, parce que c’était « l’école de musique » la plus proche de chez moi et que comme l’a judicieusement dit RiCoO, le coût était nettement moins important que dans n’importe quelle autre école de musique. En plus, on a eu la possibilité de louer un violon pour mon fils les premières années ...
Ma fille a fait de la danse au conservatoire pendant 7 ans mais après avoir raté un examen à décidé d’arrêter. Elle a repris dans une école privée où elle s’éclate mais financièrement ce n’est plus la même chose ...
Dois-je me considérer bourgeoise parce que je suis citadine ? C’est un choix lié à mon enfance ...
Je viens d’un milieu modeste mais mon frère a fait de la guitare, mon père a fait de l’accordéon et de la clarinette, mon grand-père jouait du banjo ...
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Dois-je me considérer bourgeoise parce que je suis citadine ?
Il ne faut pas se biler pas à propos de ce que dit Luke, quand il parle de bourgeoisie, c'est l'hôpital qui se moque de la charité,. (Il est vrai que tout le monde ne connait pas l'aristocrate de l'humour pince sans rire à l’entonnoir sur la tête).
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quand il y a un bon prof.
Tout est là
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luke n'a pas tort, et ce qu'il dit est vrai aussi pour les "riches" : avant l'invention/la diffusion des tourne disque et radio, si on veut de la musique à la maison/à la fête foraine/au salon, il faut jouer d'un instrument ou inviter des amis qui jouent.
Sans compter le service militaire (hé oui) comme occasion sinon d'apprendre à jouer du moins de se perfectionner avec du bon matériel.
Il décrit donc très bien une situation qui a commencé à péricliter avec l'arrivée de la radio et du tourne disque (et qu'on va dater assez largement entre 1930 et 1970, pour les plus précurseurs et les plus traineurs de pieds).
quoi, entre un demi siècle et nontante années ? déjà ?
comme le temps passe vite :dodo:
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Dois-je me considérer bourgeoise parce que je suis citadine ?
Aucun rapport.
C’est un choix lié à mon enfance ...
Je viens d’un milieu modeste mais mon frère a fait de la guitare, mon père a fait de l’accordéon et de la clarinette, mon grand-père jouait du banjo ...
Cela correspond assez à ce que je décrivais empiriquement non ?
Ce que je signifiais, c'est que la pratique musicale était d'abord familiale, populaire, naturelle, temporelle, géographique. Personne ne se posait la question. On joue, point.
Les petites gens faisaient de la musique, y compris avec des instruments réputés élitistes (le violon par exemple, le piano étant plus coûteux).
[...]
La massification de l'éducation a entrainé un aspirateur social qui calque les aspirations des gens sur des codes ou des représentations mentales conformes à une éducation bourgeoise. En tout cas, tentant d'y accéder.
je suis tout d'accord avec Luko, presque je voterais pour lui, si il avait mieux dissimulé ses bottes en cuirs et sa croix de guerre sous la blouse!
Mein kampf !
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Oui Jérôme, l'analyse de Luke date un peu... ce qui est son choix...
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c'est pas faux , l'analyse révèle quelques traces de la grippe espagnole mais aucune de covid ! ce qui reste un bon signe ;-)
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l'analyse de Luke date un peu...
Elle date de là où les choses ont commencé à changer
C'est toujours une question de contexte
L'argumentaire est contextualisé
Est-ce que ça fait de lui un Zemmour?
Mein kampf !
Peut-être...
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Est-ce que ça fait de lui un Zemmour?
tu ne l'auras pas par la flâterie, arrête!!
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je disais (enfin j'écrivais) ça pour dire (enfin, écrire) qu'il est dommage qu'il ne nous gratifie pas d'une analyse aussi bien analytique de l'enseignement et de la pratique zicale des années 70 à d'aujourdh'ui (celles-là où on vit)
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Oui Jérôme, l'analyse de Luke date un peu... ce qui est son choix...
Ce qui est remarquable avec notre vieillard altermondialiste de service, c'est sa rhétorique basique, qui se résume uniquement à une attaque ad hominem, sans jamais parler du fond. Procédé suranné, largement décrit par les exégètes depuis trois siècles.
L'argumentaire est contextualisé
Merci. Certains comprennent.
l'analyse révèle quelques traces de la grippe espagnole mais aucune de covid !
Ouais, le bon vieux temps. Où les gueux nous mangeaient dans la main. Maintenant, leurs petits-enfants hantent les ministères.
il est dommage qu'il ne nous gratifie pas d'une analyse aussi bien analytique de l'enseignement et de la pratique zicale des années 70 à d'aujourdh'ui (celles-là où on vit)
J'en serais bien incapable (enfin si, mais bon...). J'ai eu la chance de ne jamais faire de musique ni dans mon école ni dans mon petit collège rural dont le prof était en longue maladie.
J'ai juste fait trois semaines de solfège devant un piano avec ma grand-mère. Donc rien.
Mais bon. Je suis nul en musique, je n'ai aucun complexe. Je m'en tamponne royalement.
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ni dans mon école ni dans mon petit collège rural dont le prof était en longue maladie
roh, j'imagine ton accent en train de dire ça, les yeux dans le vague, rougis de larmes et d'alcool, tout en titubant de manière disgracieuse après un énième jaune... et on nage en plein Pagnol!!
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la pratique musicale me semble bien répandue
Ceci est une idée fausse. En 2017 seulement 6% des français jouent de temps en temps d'un instrument.
Selon une étude Ifop de 2017, plus d’un tiers des Français (37%) a déjà appris à jouer d’un ou de plusieurs instrument(s) de musique. Cette proportion est la même qu’en 2006, il y a 11 ans, mais :
6% des français disent en jouer de temps en temps, contre 10% en 2006,
31% à disent qu’ils n’en jouent plus ou quasiment plus, contre 27% en 2006.
Sur la même période, la proportion de Français qui regrettent de ne pas savoir jouer d’un instrument est passée de 31% à 44%, soit +13 points.
Plus de délails ici https://www.cb-expert.fr/2017/06/25/derriere-le-piano-roi-des-instruments-de-musique-en-france-la-guitare-et-dautres-instruments-progressent/ (https://www.cb-expert.fr/2017/06/25/derriere-le-piano-roi-des-instruments-de-musique-en-france-la-guitare-et-dautres-instruments-progressent/)
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Sondage Ifop-Fiducial : Fillon se maintient, Hamon siphonne Mélenchon (01/02/2017)
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Merci Woody pour le lien vers cette étude, elle fait écho à une étude sur la vente d’instruments que j’avais regardée alors que SMI (strings music import) déposait son bilan il y a deux ans... la vente et la pratique étant étroitement liées !
L’analyse révélait une saturation du marché plus qu’une désaffection des pratiques mais aussi l’absence de «guitar heroes» Pour le créneau de la guitare ...
la saturation me paraît l’élément clef
Ici on parle de ukulélé et l’étude que tu partages n’en parle pas ! En 2015 (De memoire) il s’est vendu presque autant de ukulélé que de guitare !
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il s’est vendu presque autant de ukulélé que de guitare !
c'est vrai ? :o c't'étonnant...
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c'est vrai ? :o c't'étonnant...
La vrai question c’est combien de ukulélé sont rescapés au bout de 6 mois :green:
Les parents achètent ça pour les gosses ..
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La vrai question c’est combien de ukulélé sont rescapés au bout de 6 mois :green:
Les parents achètent ça pour les gosses ..
Oui, mais ce que l'on constate (souvent avec les nouveaux inscrits ici) c'est que ce sont les parents qui tombent dans le piège... hé hé !
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sur une seule année..
et avec un "presque autant" à la clé
voilà qui me laisse rêveur sur la rigueur/valeur/intérêt de la donnée :-\