Le forum francophone de l'ukulélé
L'atelier lutherie => L'atelier => Discussion démarrée par: ukulele papa le 24 avril 2025 à 19:27:42
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Les cordes Martin M600 posées aujourd’hui se mettent en place. A priori tout est ok, le son est fidèle, pas de doute c’est un Martin !
Ce grand-père a eu une intervention chirurgicale à cœur ouvert : une fracture dans la longueur sur une éclisse et une sur le dos. Tout est à nouveau solide et assez propre d’aspect, c’est donc reparti pour un siècle et de la patine, de la patine, de la patine de jeu j’espère :top:
Ce papi sera à vendre 650€ avec un étui rigide que je dois encore commandé. Il sera disponible dans 2 semaines histoire de voir s’il réagit bien une fois sous tension ! D’autres photos non compressées en message privé ;)
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Il est sympa ce vieux pépère, en plus il doit dater sévère avec ses chevilles en bois ! :top:
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le teint de cet acajou patiné est superbe !
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Magnifique :lovelove: !
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Bonjour,
Beau travail, il est comme neuf :)
Je serais curieux de voir des photos de la restauration si tu as
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Bonjour,
Beau travail, il est comme neuf :)
C'est ce que je me suis dit aussi :) Beau boulot ! :top:
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Miam beau travail !
Avis aux amateurs, les chevilles bois c'est juste question d'habitude pour accorder et ça tient tout aussi bien l'accord que les autres. Pas d'excuses pour ne pas… craquer (si j'ose dire) ^-^
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Bonsoir « les ukulélistes récidivistes » ;) (ukulélistes n’étant pas genré ce terme convient aux filles comme aux garçons :P) ! Savez-vous à qui j’emprunte cet élément de langage ?
Je vous en dis un peu plus sur le petit vieux. Je vais essayer de retrouver des images du travail en cours mis je suis pas sûr d’en avoir, je suis un peu allergique au numérique et superstitieux. J’ai l’impression que prendre des photos me porterait la guigne dans le processus de restauration. Et il y a le temps aussi j’ai dû commencer le travail il y a environ un an. En fait j’avance plusieurs projets à la fois. J’en ai encore 5 ou 6 sur le feu… dont un Martin style 0 des années 50, un Sammo en koa, un vieille espagnol début 1900, un français années 50 et deux ukes cigarbox électriques à régler. Je suis aussi sur le point de finir un Kamaka soprano étiquette dorée. Cette activité n’étant pas ma profession je m’octroie le privilège de prendre mon temps. :)
Revenons à nos moutons, ce vieux Martin est loin d’être neuf. Une chose est sûre toutes les pièces sont d’origine. En effet, les chevilles font partie du lot et elles fonctionnent vraiment pas mal. La cheville qui tient la corde de A grince un peu comme un pont de bateau mais je ne souhaite pas ajouter de paraffine ou du savon de peur qu’elle accroche moins et que la mise à l’accord soit moins fonctionnelle.
Lorsque j’ai récupéré l’instrument importé des USA en 2020, il avait été réparé à la superglue comme beaucoup d’instruments que je récupère. Mon premier travail c’est de la retirer. Ensuite, je nivelle les fractures. D’habitude, pour le renfort des fractures j’utilise des taquets en acajou en croisant le fil du bois mais là, j’ai utilisé du tissu (coton) enduit de colle pour faire un « poor man fiber glass » une fibre de verre du pauvre. Cela rappelle aussi les renforts des côtes ce certains instruments médiévaux type luth.
Cet instrument était vraisemblablement utilisé par un gaucher et qui plus est, en sol grave. Le chevalet a donc été modifié (élargi au niveau de la corde de A et je n’y ai pas touché) j’ai donc pensé à GG et à ses perles pour bloquer ses cordes de chevalet traversant. La corde de A a donc une perle pour la bloquer. Cela fonctionne très bien.
Que dire d’autre ? J’ai retravaillé le sillet avec de la poudre d’ébène pour combler ce qui avait été retiré. Le manche a très peu bougé malgré les années et les renversements d’accords sur les dernières frettes (bas du manche) passent bien.
Niveau finitions, j’utilise plusieurs produits en m’inspirant du vernis au tampon. J’utilise une couche de tru-oil mélangée à un fondur. Je saupoudre de blanc de Meudon pour abraser légèrement et réactiver l’ancien vernis. Je lubrifie très légèrement à l’huile de citron car le fondur tend à accrocher. Ce processus bouche quelques pores. Je termine ensuite par 2 couches de tru-oil et un léger lustrage à l’huile de citron et blanc de Meudon puis 3 jours de séchage. Tout ça est un compromis pour contrôler le niveau de finition de ces vieux ukulélés au niveau du rendu mais surtout au niveau de l’épaisseur. Je pense que ce ukulélé doit peser moins de 300 grammes une fois terminé cordes montées.
Voilou je crois que j’ai tout dit. Merci à vous d’avoir pris le temps de lire et n’hésitez pas si vous souhaitez d’autres infos ^-^ bon week-end à tous.
PS : ce ukulélé a un corde de C qui sonne du feu de dieu ! Les 3 autres aussi mais je dirais qu’il a des médiums très présents :top:
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excellent !
merci pour toutes ces indications :top:
pour assurer un bon maintient et une utilisation efficace autant que discrète des chevilles la craie c'est très bien aussi
c'est en tout cas ce que j'utilise sur un Kumalae des années 20 (1900) et un Cedron (Emilio) plus récent
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excellent !
merci pour toutes ces indications :top:
pour assurer un bon maintient et une utilisation efficace autant que discrète des chevilles la craie c'est très bien aussi
c'est en tout cas ce que j'utilise sur un Kumalae des années 20 (1900) et un Cedron (Emilio) plus récent
J’essaierai la craie alors ! Conseil précis et pragmatique. Vive le forum :inno: ! Merci Bernie
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Bonjour,
Beau travail, il est comme neuf :)
Je serais curieux de voir des photos de la restauration si tu as
J’ai retrouvé des photos d’anciens projets… et voici celles pour ce uke. ʻO ka hopena pule maikaʻi🤙
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Étant limité à 4 images. En voici d’autres (gros plans sur fractures réparées).
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Admiration pour ce travail méticuleux, délicat et salvateur pour ce Martin ressuscité : les bourlingueurs burinés et amochés sont souvent les meilleurs ! Bravo.
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Admiration pour ce travail méticuleux, délicat et salvateur pour ce Martin ressuscité : les bourlingueurs burinés et amochés sont souvent les meilleurs ! Bravo.
Mega booga wooga merci Philippe ! Les Martin style 0 sont un réel plaisir à restaurer car ils sont très simples et surtout sans contrefilets qui sont un cauchemar à reprendre…
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Vraiment super propre, je suis admiratif
Merci pour les photos :)
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Vraiment super propre, je suis admiratif
Merci pour les photos :)
Merci Raphaël. Je vais tout de même tempérer ton enthousiasme.
Je suis content du résultat du fond et des éclisses car rien n’était gagné. La restauration est toujours soumise à des dilemmes. En l’occurrence, défaire/refaire l’existant.
Je mets un point d’honneur à respecter au maximum la vie de l’instrument (d’où le fait de ne pas utiliser de gomme laque de peur de me retrouver avec un miroir sur un vieux coucou ;)), la lutherie initiale, le choix des matériaux, etc…
Concernant la table, je suis mitigé. Elle a été réparée mais le chevalet est resté en place et la touche mordant sur la table sont autant d’obstacles qui raccourcissent les gestes au moment de la finition. N’étant visiblement pas le premier à avoir réparé cet instrument, les imperfections aux abords du chevalet et de la touche sont très difficiles à gérer mais j’ai fini par les accepter.
J’ai repris l’astuce de Bernie avec de la craie pour les chevilles. En fait j’ai utilisé du blanc de Meudon (comme la craie c’est un calcaire en poudre très fine) appliqué très finement au pinceau sur les zones de friction et ça a marché parfaitement. Merci Bernie.
Je suis tout de même rassuré car ce ukulele sonne et c’est un réel plaisir de le jouer :D
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Je trouve ça très bien, ça me fait penser aux restaurations visibles sur le forum Ukulele Underground.
Y'a un anglais très fort (pas ken timms) qui restaure ces instrusments très agés.
ça serait le genre de projet qui me tenterait mais je n'ai jamais réussi à mettre la main sur une occaz pas cher avec travaux :D
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C’est vrai que la loi sur la TVA des importations rend les bons plans très rares voire introuvables - l’essentiel des beaux instruments se trouvant aux USA… :-w
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Des nouvelles du vieux Martin.
Ce matin j’hallucine totalement le papi me donne un son de malade. Toutes les cordes sont libres comme l’air et j’ai un sustain, une projection et une définition de dingue jusqu’à la 12eme frette ! Tout simplement magnifique.
En plus de ça, il est vraiment gentil comme tout - c’est ce qui me vient en le jouant :inno:. Ce serait vraiment dommage de vendre cet instrument par correspondance. Je voudrais tellement qu’on l’essaie. Je pense qu’il est assez exceptionnel. Chauvinisme ?? En même temps je suis chauve :dodo:
Je ferai une vidéo dans les jours à venir pour illustrer mon propos. En attendant deux photos (le Martin 276 grammes et le Candiago 483 grammes) :P
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Tu en parles bien !
Ces vieux Martin sont exceptionnels, cette sensation de légéreté et les vibrations qui vont avec sont très agréables non seulement au niveau sonore mais aussi physiquement !
Alors libre comme l'air c'est vraiment le terme qui convient :)
Tout est petit, tout est fin, et pourtant d'une grande solidité vu le nombre de ces papis complètement fonctionnels…
Ça vaut vraiment le coup de leur redonner vie comme tu l'as fait.
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@Jipou exactement ca sent le vécu non ? :D
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Tout à fait ;)
Mais je retrouve aussi ces sensations avec mon Kiwaya, le moelleux en plus, le mojo en moins !
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Et ce petit Kamaka vintage : 269 grammes !
(Je ne sais pas si l'image apparaitra ?)
Un petit coucou de la part d'Eric pour ukulele papa
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Et ce petit Kamaka vintage : 269 grammes !
(Je ne sais pas si l'image apparaitra ?)
Un petit coucou de la part d'Eric pour ukulele papa
Je suis en train de terminer le même ! J’espère qu’il sera aussi bon 😉 et la vis est arrivée ou pas encore ?
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Oui merci la vis est arrivée et elle convient.
Ça y est le Martin sonne du tonnerre.
283 grammes.
Merci encore.
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Oui merci la vis est arrivée et elle convient.
Ça y est le Martin sonne du tonnerre.
283 grammes.
Merci encore.
Excellent !!! Je suis bien content pour toi. Profite :top: