Paul Whiteman est né le 28 mars 1890 et il faisait des trucs comme ça :
The Charleston (1925) :
C'était une très grosse pointure dans les années 20, il a vendu des millions de disques.
Mais il n'a pas bonne presse : c'était un businessman qui dirigeait un grand ensemble et
proposait une musique de variétés mâtinée de jazz qui révulsait les "vrais" amateurs. On
l'accusait de faire du "faux jazz", de voler la musique des noirs pour faire du fric. Les petits
Français de
Jazz Hot le détestaient.
Les Stones ont également eu droit à ce genre de fines analyses dans les années 60 (on peut toujours demander à Howlin'
Wolf ou Muddy Waters ce qu'ils en pensent). Et je ne parle pas d'Eminen ou des Beastie Boys avec leur "faux rap de blancs".
Moi, je l'aime bien. Dans son immense production, il y a certes pas mal de trucs sirupeux
mais sa musique nous plonge immédiatement dans l'ambiance roaring 20's. On l'a aussi
accusé d'exploiter ses musiciens, ce qui n'était pas vraiment vrai. Il a révélé un tas de pointures
(dont Bing Crosby) et a par exemple toujours salarié Bix Beiderbecke, même quand il était totalement
à la dérive et oubliait un peu de venir aux répètes, voire aux concerts. Bien sûr, il avait aussi un
ego surdimensionné et n'hésitait pas à s'autoproclamer "King of jazz", ce qui était, disons, légèrement
usurpé. Et n'a guère amélioré son image chez les aficionados.
Mais bon, "King of Jazz", ça donnait ça quand même (1930) :
Et c'est quand même pas mal.