Ben on a des aide mémoires, un répertoire travaillé, si on se plante, on ne s'arrête pas on se rattrape à ce qu'on peut Et si c'est trop grave, on fait de l'auto dérision ou on accuse l'instrument de nous jouer des tours
c'est ça, exactement!
sans rire, tu sors pas en public, qui plus est sur scène (surtout si t'es payé pour) un truc dont t'es à juste ne serait-ce qu'à 90% sûr... sachant qu'entre stress et aléas tu perds un peu par rapport à la pratique tranquille chez toi ou en répète, tu sors uniquement des trucs sur-maïtrisés que tu peux jouer parfaitement tout en fumant une clope et en discutant du nouveau maire facho de ton bled sans louper une note.
le public est en général très concilliant sur les petits buzz, couacs, prôôt qui peuvent arriver à tout le monde, par contre, il sent de suite quand tu te fout de sa gueule avec des trucs que t'as répété la veille.
mais c'est avec les Hollandais et les anglos saxons que ça a créer le plus de contacts ...
les hollandais
es...
Petite côôchooon frannssaissse!
moi j'adore ça jouer pour les gens , je dirais que c'est pour ça en grande partie que je fais de la musique, question de tempérament certainement, d'autre détestent et pourtant j'en connais dans ceux-là qui jouent mieux que moi
marrant, il y a quelques semaines de ça, on fait une apparition à la session du jazz club, c'était un peu thématique ''jazz manouche'' et du coup on nous avait demandé de déballer une ou deux tziganeries pour changer un peu
je suis passé derrière deux contrebasseux, mon pauvre... des tueurs, un prof au conservatoire, l'autre connu comme le loup blanc de tous les manoucheux à 150bornes à la ronde.
en plus je jouais sur ''super grand mère'' à 20.000boules grassement amplifiée... sur scène, le cul serré... avec tous les jazzeux assis qui regardent sans rien dire.
un morceau, deux... et ça prenait plus que moyen...
d'un coup on a fait ''nan, mais baste, on vous montre comment qu'on fait en fait en vrai'', j’attrape ma contre en carton, on descend tous au milieu des gens, et on fait ''ce qu'on sait faire'', pom-pom-pom festifs en acoustique, ça beugle, ça choruse du violon en passant entre les gens, ça saute partout
résultat les gens du resto en haut se sont pointés et on a joué jusqu'à 1 plombe du mat.
c'est pas forcément la virtuosité de l'interprétation qui va déterminer le succès oupa de la prestation, c'est l'intention que tu donnes, la manière dont tu ''défends'' ton set, comme tu le maîtrises, sans tricher (ou en trichant trèstrès bien) et faire sentir que t'es là pour faire passer quelque chose aux autres, ça peut être de l'énergie brute dans notre cas, mais aussi du planage si tu fais de l'électro ou de la badinerie cérébrale quand tu sors des trucs de classiqueux super pointus, mais le principe reste le même.
je sais pas trop si ça s'apprend (je suppose que oui) mais quand t'as ça, non seulement jouer en public, sur scène ou dans la rue te fais plus peur, mais ça vient vite à te manquer.
autant dire que dans mon cas ça m'arrange beaucoup car je mise énormément plus sur le transfert d'énergie que sur la virtuosité hein
L'avantage d'avoir un public d'anglo saxons, c'est qu'ils ont tendance à chanter,
le mieux que j'ai eu là dessus c'est les russes, on joue tous les ans pour un festoche de théatre franco-russe, du coup on fait l'apéro du début avec les blabla merci à la région et au gentil maire... et surtout le beuf de clôture qui finit tard et sauvagement... j'attend tous les ans la date avec impatience, c'est é-norme